L’analyse des flux migratoires des pays du sud global vers l’occident est complexe, controversée et multifactorielle. Elle examine en amont la chaine causale des départs d’immigrants clandestins ou réguliers vers des cieux supposés plus ensoleillés.

Sur le plan économique, elle révèle la pauvreté ambiante et la faible structure d’opportunités en emplois des pays en développement où certaines classes d’habitants et catégories sociales, ethniques ou religieuses privées de rétributions regardent souvent l’Europe et l’Amérique comme leur seule rampe de salut après avoir tout essayé.

Sur le plan politique, la répression de leaders de l’opposition, militants de la société civile, et groupes communautaires par des régimes autoritaires explique l’intérêt prononcé des personnes persécutées au droit de protection et d’asile. Au-delà des émigrations culturelles et touristiques qu’on pourrait également répertorier, on note aujourd’hui la montée des immigrants d’ordre climatique et environnemental. Bien plus, aborder également la problématique de l’immigration contemporaine, c’est prendre en compte les risques de parcours dans les bateaux de fortunes en méditerranée, dans les sables sahéliens d’Afrique, dans les forêts sudaméricaines et dans les déplacements internes et externes de populations fuyant les tirs de missiles en Asie et au Moyen-Orient.

C’est surtout intégrer, au-delà du dépaysement psychologique et des luttes d’intégration linguistique, économique et culturelle dans les pays d’adoption, la montée des discours populistes pointant du doigt les nouveaux venus comme étant la cause d’une “polycrise” en logements, en emplois, en sécurité urbaine, en capacité de fourniture des services sociaux, en finances publique et en érosion identitaire du Nord global.

C’est in fine, faire face à des stéréotypes racistes, à des querelles manichéennes et à des théories complotistes qui pensent que les immigrants mijotent un agenda “du grand remplacement” des blancs et autochtones en Europe et en Amérique ; ou encore que les pays destinataires sont historiquement à la base des vagues d’immigration du fait de l’esclavage, de la colonisation, de la détérioration des termes de l’échange, du pillage du Sud global ou de l’imposition des suppôts locaux et des politiques économiques inadaptées du FMI et de la banque mondiale.

Pour dénouer l’écheveau de ces discussions houleuses, la Chaire publique AELIÉS dans son rôle de promotion et de vulgarisation scientifique se propose de mettre sur une même table des décideurs, des étudiants, des intellectuels intéressés à la question et surtout des publics renseignés sur les avantages et avatars de l’immigration.

Axes d’intervention :

0-Le virage des politiques migratoires en occident : une analyse des impacts sociaux et des perspectives économiques

1-La raisonnabilité des seuils d’immigration au niveau provincial et fédéral au Canada

2- L’apport de l’immigration en France, en Allemagne, au Canada et aux Etats-Unis : une analyse comparée

3-Comprendre la surenchère anti migratoire dans les démocraties libérales : entre nécessité de régulation, xénophobie, ultranationalisme et électoralisme

4- Que perdent les pays d’origine dans les flux migratoires ?

5-Comprendre la décision d’immigration vers le Nord global : une analyse causale et multifactorielle

6- Immigration et sécurité humaine : une sociologie des risques de parcours et des menaces dans les pays d’adoption.